◆ Bien 3.21 sur 5 7
Années 60. La Martinique, ancienne colonie devenue département français d’outremer en 1946, s’enlise dans un "indéfectible attachement à la France" alors que le grand souffle des luttes d’indépendances s’étend à travers le monde. La guerre d’Algérie portée sur le territoire français contraint de se positionner, de s’engager. Une affiche aux couleurs chatoyantes apparaît au petit matin du 23 décembre 1962 sur tous les murs des bâtiments publics, écoles, commissariats, mairies, églises en tout point de la Martinique. Cet affichage massif, clandestin et nocturne porte en lettres capitales un slogan incantatoire "LA MARTINIQUE AUX MARTINIQUAIS". Le signataire, l’OJAM, Organisation de la Jeunesse Anticolonialiste de la Martinique, affiche ainsi sa volonté nationaliste. Cette organisation de jeunes gens serait pilotée par des étudiants et des personnalités intellectuelles de la diaspora antillaise à Paris, séparatistes et intouchables, préparant la lutte de libération nationale avec le soutien logistique du FLN, fraîchement victorieux en Algérie. Le mouvement porte le spectre des évènements algériens, le gouvernement gaulliste doit mettre un terme à une possible "fellaghalisation" des Antilles. Dix-huit jeunes "ojamistes" martiniquais dont cinq membres du Parti Communiste Martiniquais sont inculpés en février 1963 pour complot et atteinte à l’intégrité du territoire national, en d’autres termes de volonté séparatiste.
◆ Top 3.57 sur 5 7
En 1948, en Martinique, dans un climat de grève sur une habitation sucrière, un géreur, blanc créole, est assassiné de 36 coups de coutelas et retrouvé mort dans un champ de cannes de la plantation qu'il administre. Après une chasse à l'homme de plusieurs semaines, 16 coupeurs de cannes noirs sont arrêtés et maintenus en détention préventive pendant trois ans. En 1951, leur procès, renvoyé à Bordeaux, ancien port négrier, avec l'assurance d'un verdict exemplaire et sans appel, deviendra le premier procès du colonialisme français aux Antilles, jugé devant "ses pères".