On braque pas les banques avec des fourchettes en plastique

Cela fait plus d'un an que Gilles Tagliani survit avec son fils dans les décombres d'un Paris désert, sujet au couvre-feu généralisé. Tous les deux sillonnent la ville - en proie désormais aux gardiens et à leurs chiens, soldats du régime d'urgence à la grande crise - du Nord au Sud pour leur récolte quotidienne précieusement conservée dans le sac à dos dont Gilles a confié la responsabilité à son fils. Aujourd'hui leur marche les emmène vers la porte de la Chapelle et ses bretelles périphériques désormais abandonnées des véhicules à court de carburant et de conducteurs.

Le réveil social d'un anonyme parmi les anonymes qui, fatigué d'accepter frustration et désillusion comme lot quotidien, ne trouvera d'autres solutions qu'une vaine vengeance sur ceux à qui il attribue la faute.