◆ Bien 3.23 sur 5 11
Aujourd’hui, John Willis épouse Nancy patton. Alors que la cérémonie se prépare, un visiteur sollicite un entretien, urgent, avec le futur époux. C’est Harry Blair, psychiatre, qui déclare tout de go à un Willis incrédule que Nancy, pendant cinq ans, a été sa femme ! Une union sans nuage, poursuit-il, jusqu’à l’irruption, dans son cabinet, d’un artiste-peintre, Norman Clyde, visiblement bouleversé par l’exécution prochaine d’un innocent condamné, prétendait-il, pour un crime commis par Nancy ! Sceptique, Blair avait néanmoins écouté son visiteur. Celui-ci avait rencontré et aimé Nancy alors qu’elle était secrétaire d’un certain Bonner, protecteur de peintres en quête de notoriété. Au cours d’une réception chez les Bonner, la jeune femme avait dérobé un bracelet et, pressée de questions par son amant, avait ainsi expliqué son geste : enfant, elle avait injustement été accusée par la patronne de sa mère, une domestique, d’avoir volé un médaillon appartenant à sa fille. La petite avait été si profondément choquée que Norman en avait déduit que la kleptomanie vengeait inconsciemment Nancy de ce traumatisme d’enfance. Peu après, au cours d’une autre soirée, Clyde avait vu la fiancée sortir de la chambre où Bonner venait d’être assassiné. En dépit des protestations d’innocence de Nancy, le peintre n’avait pu s’empêcher de penser que, surprise par Bonner en train de voler, elle l’avait abattu. Mais une fois encore, il l’avait crue et l’avait protégée par un faux témoignage. Or, à la veille de l’exécution du domestique qui avait découvert le corps, Clyde voulait à tout prix faire éclaté la vérité. Nancy, confrontée à son acusateur en présence de Blair, l’avait avec un bel aplomb fait passer pour un malade mental. Et Clyde, après la mort du condamné, s’était suicidé pour échapper aux remords de sa conscience. Plus qu’ébranlé, Blair avait alors emmené sa femme à Londres. C’était la guerre et un soir, dans les décombres de son appartement détruit par un bombardement, il avait découvert le collier de lady Wyndham, disparu au cours d’une réception à laquelle Nancy et lui-même avaient été conviés. Cette révélation avait précipité le divorce du couple. Son histoire terminée, Blair renouvelle ses mises en garde au malheureux Willis, qui se refuse à croire que sa fiancée est une malade, au moins kleptomane et sans doute meurtrière…Nancy a revêtu sa robe de mariée. La mère de John lui passe au cou un médaillon qui appartenait à sa fille défunte. Avec ce bijou ressurgit du passé, tel un cauchemar, Nancy reconnaît Mrs. Willis celle qui, autrefois, l’humilia pour toujours. Hébétée, la jeune femme s’avance vers l’autel au pied duquel elle s’effondre en hurlant comme une folle. Willis, convaincu maintenant que Blair a dit vrai, saura-t-il aimer assez la malheureuse pour qu’elle recouvre paix et raison ?