◆ Génial 4.50 sur 5 2
Cela se passe en banlieue, cela pourrait se passer dans tous ces lieux qu'on dit à la périphérie, mais à la périphérie de quoi ? Sur les murs des appartements, se posent les fragments des rêves de ceux qui les occupent, papiers peints aux dessins de fleurs, ou à l'aspect de forêt, canevas de flamands roses, objets dérisoires et magnifiques de la sourde résistance qu'ils opposent à la fatalité. Sur les corps de ceux qui les occupent, se marque le souvenir des traumatismes et des blessures, des deuils et des arrachements à une vie ailleurs que leur parole continue à habiter, avec leurs espoirs... Entre la fiction et le documentaire, entre l'histoire racontée par une narratrice d'un enfant qui aurait vécu là, dans une de ces cités laissées pour compte, et qui aurait rêvé de s'en échapper et la rencontre avec ceux qui continuent d'habiter ces lieux, le film découvre un paysage complexe, imprévu, violent et poétique.
◆ sur 5
Bania appréhende la société russe en se concentrant sur les Bains, à la ville comme à la campagne, dans un monastère, une usine ou une prison. Le film joue sur les frontières de l'intime et du social, dans des scènes de bain où, sur les corps nus, se lisent les tatouages, les blessures, les marques du travail ou de la guerre. C'est le film d'un photographe qui, face à ces corps nus baignés de vapeur, invente un univers plastique unique, intemporel, à la manière de peintures anciennes.