◆ Génial 5.00 sur 5
À travers le récit d’une fraternité presque amoureuse, ou d’un amour fraternel, orageux et passionnés, Julien VIAUD, officier de marine, se donne un frère de substitution : le matelot Yves KERMADEC. D’un côté, le naturel, le côté fruste et primaire d’Yves qui sait à peine lire et écrire, et de l’autre l’ambiguïté, l’extravagance, la supériorité hiérarchique, le prestige de la culture et de la connaissance, qui sont la marque de Julien. Les pires dangers qui menacent Yves sont moins les périls inhérents à la mer en général et à son métier de gabier en particulier, que les risques liés à la terre, et surtout à ces bouges à matelots qui l’attirent irrésistiblement, et où il s’enivre au point de devenir un autre homme, un être pétri de fureur et de violence. Sa chance, c’est d’avoir croisé la route de LOTI qui a juré à la mère d’Yves qu’il veillerait toujours sur lui comme sur un frère : il va non seulement éviter à son "frère" Yves de se perdre tout à fait, mais il l’aidera à se construire en tant qu’homme. Il va l’aimer… mais ce terme peut revêtir tant de sens différents, qu’il faudra à LOTI toute une vie pour faire la part des choses, entre “aimer“ et “aimer“… Mon frère Yves est avant tout un formidable récit d’initiation.