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Toute la vie politique de François Mitterrand est marquée par sa relation douloureuse et méfiante avec les services secrets et de renseignement. Leurs succès - comme l'affaire Farewell - ne le convaincront jamais vraiment, mais leurs échecs provoqueront - comme l'affaire Greenpeace - des scandales si énormes que son pouvoir s'en trouvera mis à mal. Laissant faire, consentant, des oeuvres de basse police par la cellule de l'Elysée, ayant le plus grand mal à gérer au quotidien les activités des services secrets, François Mitterrand reste fondamentalement un homme de la 4ème République, faisant peu confiance aux services, redoutant leurs initiatives, et cherchant en fait à s'en passer. L'histoire de la relation entre François Mitterrand et les services se résume en un mot : malentendu. Le président aurait souhaité disposer de machines dociles, transparentes et efficaces, trois qualités qu'aucun service au monde ne sait cumuler. Quant aux services secrets, ils auraient souhaité des directives précises et sans arrière-pensée, qu'un chef d'Etat ne peut pas donner.