(Entre nous)

Les Saintes-Maries-de-la-Mer sortent de la torpeur hivernale. C'est le début de la saison tauromachique et, des arènes au bar "Le Globo", le chemin semble tout tracé pour les aficionados et les premiers touristes. Lulu, la patronne du Globo, est radieuse. A dix-sept ans, alors qu'elle s'appelait encore Lucien, elle avait disparu pour vivre ailleurs sa différence. Elle, qui a flirté avec la drogue et la prostitution jusqu'à l'opération qui l'a transformée en femme, peut être fière. Elle a su s'imposer et faire en sorte que le Globo devienne l'endroit incontournable des Saintes. Rien ne saurait troubler le bonheur de Lulu si ce n'est Fabio, un ancien souteneur en cavale, qui tente de racketter celle qui fut sa protégée.

Un cinéaste grec, exilé à Paris depuis l'arrivée au pouvoir de la junte militaire, travaille pour la télévision. Il tente d'écrire un scénario qui condamnerait le " régime des colonels " mais se perd dans les méandres de ses expériences passées. Parallèlement, le réalisateur mène une double vie avec Marina, une journaliste à qui il conte les aventures plus ou moins absurdes de ses compagnons d'exil.

Michel, né à l'autre bout du monde, arrive à Paris pour refaire sa vie loin de l'Amérique Latine. Il apporte avec lui un tableau de maître hérité de son père. Clara reçoit de l'autre bout du monde une bobine super-8 : une amie de jeunesse lui envoie ces images d'un temps révolu, riche en espoirs militants, en insouciance sentimentale. Peintre jadis reconnu, devenu faussaire, David déjoue l'intrigue des trafiquants qui l'emploient, en révélant à la victime prévue le piège qui devait la déposséder de son seul bien. Sa récompense sera de retrouver la femme autrefois aimée et perdue à l'autre bout du monde. Cet "autre bout du monde" qui hante le présent des personnages est la ville de Buenos Aires, qui les a tous marqués, de façon différente, dans le passé. Aujourd'hui à Paris, les histoires des trois personnages se croisent et se nouent, se font écho, sans qu'ils s'en aperçoivent.